La semaine de 4 jours : Révolution ou simple tendance ?
Depuis le XIXᵉ siècle, la durée du travail a diminué tandis que la productivité et le PIB ont explosé. La semaine de 4 jours s'inscrit dans cette évolution.
Travailler moins pour travailler mieux : voilà le pari de la semaine de 4 jours. De plus en plus d’entreprises expérimentent ce modèle, avec des résultats souvent spectaculaires : productivité en hausse, bien-être des employés amélioré, et meilleur équilibre vie pro/perso.
Mais cette approche est-elle vraiment viable pour toutes les entreprises ? Quels sont les chiffres clés, les bénéfices concrets et les pièges à éviter ?
Dans cet article, nous allons voir :
✔ Les origines et principes de la semaine de 4 jours
✔ Ce que disent les études scientifiques
✔ Les avantages et bénéfices pour les entreprises et employés
✔ Comment réussir sa mise en place sans perte de productivité
✔ Les défis et limites à anticiper
C’est quoi la semaine de 4 jours ? Un concept simple mais puissant
La semaine de 4 jours consiste à réduire le nombre de jours travaillés tout en maintenant la même charge de travail ou en adaptant les horaires.
Deux grands modèles existent :
1) Le modèle 100-80-100 → 100 % du salaire, 80 % du temps, 100 % de productivité (le plus populaire).
2) La réduction salariale partielle → Réduction du temps de travail avec une baisse de salaire proportionnelle.
Objectif : optimiser l’organisation pour faire autant (voire plus) en moins de temps.
Origines et popularisation
- 1980s → Expérimentations en Scandinavie et au Japon.
- 2019-2023 → Expansion massive en Espagne, Islande, Royaume-Uni, et France avec des études solides.
- Aujourd’hui → Plusieurs grandes entreprises ont adopté ce modèle de façon permanente.
Semaine de 4 jours vs. semaine en 4 jours : Une différence cruciale
À ne pas confondre ! Il existe deux modèles souvent confondus lorsqu’on parle de la semaine de 4 jours :
1) La semaine DE 4 jours → Réduction réelle du temps de travail (ex. : 32h au lieu de 39h, sans perte de salaire).
2) La semaine EN 4 jours → Concentration des heures travaillées sur 4 jours (ex. : passer de 39h sur 5 jours à 39h sur 4 jours, soit 9h45 par jour).
Pourquoi la semaine EN 4 jours pose problème pour beaucoup de travailleurs ?
Beaucoup de salariés ne veulent pas de journées allongées.
- Travailler 9h30 ou 10h par jour est fatigant et peu viable sur le long terme.
- Les contraintes familiales (garde d’enfants, horaires d’école) rendent cette option difficile.
- Un risque accru de présentéisme : certaines entreprises imposent des horaires fixes même si la productivité réelle ne suit pas.
➡ Résultat : La semaine DE 4 jours, avec une réelle réduction du temps de travail, est largement préférée par les employés et les entreprises qui veulent une meilleure qualité de vie et une productivité accrue.
L'évolution du temps de travail, du PIB et de la productivité
Depuis le XIXᵉ siècle, la durée du travail a considérablement diminué dans les pays industrialisés comme la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, tandis que la productivité et le PIB par habitant ont explosé.
Au début des années 1800, un ouvrier travaillait en moyenne 3 000 heures par an. Aujourd’hui, cette durée a chuté à environ 1 500-1 700 heures, soit une réduction de près de 50 %. Pourtant, le PIB par habitant a été multiplié par 9 à 11 fois selon les pays, et la productivité horaire a été multipliée par 25 en France.
Pourquoi cette tendance ?
- Automatisation et progrès technologiques : moins d’heures pour produire plus.
- Amélioration des conditions de travail : lois sociales et réduction du temps de travail.
- Organisation plus efficace : meilleure répartition des tâches et montée en compétence des travailleurs.
Ce que cela prouve : Travailler moins n’a pas ralenti la croissance économique, au contraire ! Cela montre qu’une réduction du temps de travail bien pensée (comme la semaine de 4 jours) peut être bénéfique sans nuire à la productivité.
Que disent les études scientifiques ?
De nombreuses études ont analysé les effets réels de la semaine de 4 jours dans différents contextes. Voici les principaux résultats :
Expérience en Islande (2015-2019) : Un test à grande échelle
Cette expérimentation, menée par le gouvernement islandais et le City of Reykjavík, a étudié les effets de la semaine de 4 jours sur différents secteurs.
Modalité testée : Passage de 40h à 35h ou 36h sur 4 jours, sans réduction de salaire.
Participants : 2 500 travailleurs (soit 1 % de la population active), issus des secteurs public et privé.
Résultats observés :
✔ Réduction du stress et amélioration du bien-être général des employés.
✔ Productivité maintenue ou en hausse, selon les métiers et les organisations.
✔ Meilleur équilibre vie pro/perso, avec plus de temps pour la famille et les loisirs.
Impact à long terme : Suite aux résultats positifs, 86 % des travailleurs islandais bénéficient désormais de conditions de travail permettant une semaine réduite.
Expérience au Royaume-Uni (2022) : Un test grandeur nature dans le privé
Le Royaume-Uni a mené l’un des plus grands tests mondiaux sur la semaine de 4 jours, impliquant des entreprises de divers secteurs.
Modalité testée : Passage de 40h à 32h par semaine, sans réduction de salaire.
Participants : 61 entreprises de toutes tailles et secteurs, sur 6 mois.
Résultats observés :
✔ 92 % des entreprises ont décidé de conserver la semaine de 4 jours après l’étude.
✔ 71 % des entreprises ont maintenu ou augmenté leur chiffre d’affaires.
✔ Absentéisme réduit (-65 % de jours d’arrêt maladie).
✔ Engagement et satisfaction des employés en forte hausse.
Conclusion : Ce test a démontré que la semaine de 4 jours fonctionne aussi bien dans le privé que dans le public, et qu’elle favorise autant la performance que le bien-être.
Et en France ? Premiers tests et tendances
Si la semaine de 4 jours est encore peu répandue en France, certaines entreprises l’expérimentent déjà avec succès.
* Plusieurs PME du secteur du conseil, de la tech et du marketing l’ont adoptée durablement.
* Des grands groupes, comme LDLC ou Welcome to the Jungle, ont testé le modèle avec des résultats positifs.
* Les premiers retours sont encourageants, mais les résistances existent encore, notamment dans certains secteurs plus traditionnels.
Tendance à suivre : L’intérêt pour la semaine de 4 jours grandit en France, mais elle reste encore marginale et limitée à certaines entreprises pionnières.
➡ En résumé : les études confirment que la semaine de 4 jours améliore la productivité et le bien-être, sans impacter négativement la rentabilité.
Les avantages concrets pour les entreprises et les employés
Pourquoi de plus en plus d’entreprises sautent le pas ?
Pour les entreprises :
✔ Productivité en hausse → Moins d’heures ≠ moins de travail, mais un travail plus efficace.
✔ Attractivité et rétention des talents → Un argument fort pour recruter et fidéliser les meilleurs profils.
✔ Réduction de l’absentéisme → Moins de fatigue = moins de jours d’arrêt maladie.
✔ Impact environnemental positif → Moins de trajets domicile-travail, moins d’énergie consommée.
Pour les employés :
✔ Meilleur équilibre vie pro/perso → Plus de temps pour soi, sa famille, ses loisirs.
✔ Moins de stress et de fatigue → Une charge mentale réduite, un bien-être amélioré.
✔ Plus de motivation et d’engagement → Moins d’heures, mais plus de concentration et d’efficacité.
➡ Un vrai "gagnant-gagnant" pour l’entreprise et ses collaborateurs.
Comment réussir la transition vers la semaine de 4 jours ?
Passer à la semaine de 4 jours ne s’improvise pas. Voici les bonnes pratiques pour une mise en place réussie :
1️⃣ Repenser l’organisation du travail
➡ Automatiser les tâches chronophages.
➡ Prioriser les réunions courtes et efficaces (ex. : méthode "stand-up meeting").
2️⃣ Former les managers et les équipes
➡ Accompagner le changement pour éviter les résistances.
➡ Encourager une culture du travail basée sur les résultats et non le présentéisme.
3️⃣ Tester avant d’adopter
➡ Faire un test de 6 mois pour ajuster en fonction des retours.
➡ Analyser les indicateurs de performance et de bien-être.
4️⃣ Communiquer et ajuster en continu
➡ Écouter les retours des employés.
➡ Adapter les plannings si nécessaire.
Exemple : Microsoft Japon → En testant la semaine de 4 jours, l’entreprise a vu une hausse de 40 % de la productivité.
Défis et limites : Est-ce vraiment applicable partout ?
La semaine de 4 jours n’est pas une solution miracle et comporte aussi des défis :
Certaines industries ne peuvent pas l’appliquer facilement (ex. : santé, services d’urgence).
Risque de surcharge si la charge de travail n’est pas bien ajustée.
Réorganisation nécessaire → Nécessite des efforts en management et en digitalisation.
Résistance au changement → Certains employés peuvent avoir du mal à s’adapter à ce nouveau rythme.
➡ La clé du succès ? Adapter le modèle à la réalité de chaque entreprise.
Conclusion : Pourquoi la semaine de 4 jours est une opportunité à saisir
✔ Les études prouvent que la semaine de 4 jours booste la productivité et le bien-être des employés.
✔ Les entreprises qui l’adoptent observent une meilleure attractivité et une baisse de l’absentéisme.
✔ Sa mise en place demande une transformation organisationnelle bien pensée, mais les bénéfices sont au rendez-vous.
Faut-il passer à la semaine de 4 jours ? Si l’organisation est adaptée, c’est un levier puissant pour améliorer la performance et l’engagement des équipes.
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